Bouche

Lorsque les pipes sont sculptées, l'ouverture qui reçoit la charge de tabac est pratiquée généralement dans le crâne du personnage ou de l'animal. Cela vaut aussi bien pour les pipes en écume que pour celles en bois.

Ces pipes ouvragées ne sont pas vraiment le centre de mes préoccupations dans ces colonnes mais le cas décrit dans ce billet vaut la peine d'être relevé pour la position exceptionnelle du foyer :

Ici on bourre sa pipe en enfournant le tabac dans la gueule grande ouverte d'un personnage aux allures de Quasimodo.

Cette pipe est une bouche et à vrai dire on serait plutôt moins angoissé à nourrir cet être un peu fruste qu'à agiter les affres de la trépanation en bourrant le crâne d'un De Gaulle, d'un Churchill, d'un lion ou d'un cheval ou de toutes autres figures mythiques qui ont inspiré des pipiers sculpteurs.

Cela fait toujours une impression bizarre lorsqu'une pipe sculptée à l'effigie de Lénine vient d'être fumée et que le cure-pipe dégage les cendre de son cerveau. Sans oublier l'opération périodique consistant à racler à l'aide d'un reamer, parfois d'un "hérisson", la matière grise d'Einstein. Brrrr...

Il faut avouer que dans le cas de notre homme de Néanderthal le nettoyage du fourneau se passerait bien mieux : n'aurait-on pas l'impression de lui brosser les dents ?