Twin Towers

Les pipes siamoises d'origine nord-américaine sont plutôt rares. Alors, lorsque la marque américaine Jobey[1] décide d'éditer une de ces pipes marginales, elle prend la résolution d'aller dans la démesure la plus totale. Au diable élégance, simplicité et toute cette sorte de pudeur qui entoure les pipes destinées au marché européen.

Le dépliant qui fait la promotion de cette cornemuse vous gratifie d'un texte explicatif dont il est indispensable de prendre connaissance, ne serait-ce que pour apprécier la pauvreté du discours. (cliquer sur l'imagette)

On pouvait dire... Oh ! Dieu !... bien des choses en somme... En variant le ton, - par exemple, tenez [2]:

Savant : C'est le Cracatoa à la puissance deux

Mélomane : Ah ça, Il a fallu un arbre multi-centenaire pour tailler ce jazzophone.

Pratique : Très fonctionnel en porte-gant ou porte-chaussette

Bucolique : Ces fleurs feraient rougir les plus beaux lis de votre jardin.

Descriptif : C'est une construction, un immeuble, un gratte-ciel. Que dis-je, un gratte-ciel ? Ce sont les Twin Towers

Inquiet : Pour l'allumer faut-il prévoir un feu dans la cheminée ?

Militaire : Vous voilà armé jusqu'aux dents avec ces tromblons.

Mais le discours chez Jobey est bien plus conventionnel, comment pourrait-il en être autrement ?

On notera que Karl Erik[3], le pipier Danois qui a réalisé ce monstre, a prévu le démontage des deux pavillons qui s'insèrent dans le corps de la pipe avec des pièces en téflon.

L'instrument démonté

Il va de soi que l'objet ne peut pas être d'une pièce et après avoir joué votre morceau, après l'avoir longuement nettoyé il va falloir le ranger dans sa caisse d'origine. Comme une clarinette, en somme.

[1] Voir Logos et estampilles de la marque Jobey

[2] Sur le mode de la tirade du nez : Cyrano de Bergerac 

[3] Voir estampilles et logos de Karl Erik