L'histoire des pipes à pare-vent commence en 1904 lorsqu'un client se plaint dans le magasin Dunhill du fait qu'il ne peut pas fumer correctement sa pipe dans son automobile.

Ne perdons pas de vue qu'à l'époque rouler en voiture était une expérience de grand air. Et ce n'est pas peu dire, à Londres.

La lutte contre vents et intempéries est alors prise très au sérieux au 30 Duke Street (St James).

Les couvercles en bois ou en métal, les pare-vent étaient vantés à cette époque dans des annonces publicitaires qui argumentaient tout azimut.

Qu'y lit-on ? Les pipes à pare-vent, par exemple, outre le fait qu'elles sont sensées offrir une bonne protection pour le motocycliste ou le cycliste, ont en outre l'avantage d'éviter la chute des cendres sur la table de billard (sic).

Very british.

Le modèle ci-dessous est dérivé d'une forme "bulldog".

Le néophyte pourra peut être faire la moue en considérant l'état de cette pipe.

Mais, croyez moi, cela n'est qu'apparence et le jaunissement du tuyau, du à l'oxydation de l'ébonite, peut être complètement résorbé par une bonne restauration.

Il faut dire que celle-ci est d'un âge (1953) autrement plus vénérable que cet autre exemplaire de pipe à pare-vent présenté dans ces colonnes. Malgré cela, le tuyau est d'origine.

Le point blanc, même s'il est estompé, est bien là et les traces de dents semblent pratiquement absentes, tout au plus superficielles.

La mention H.Wo. (Hand Worked) estampillée sur le bois est l'ancienne abréviation utilisée pour signifier une pipe entièrement réalisée à la main.

Pour tout dire, la comparaison avec la pipe pare-vent sablée noire ne tient pas longtemps.

Loin de moi l'idée de minimiser l'autre, mais il faut se rendre compte qu'on est, cette fois-ci, devant une véritable pièce de collection qui devrait en exciter plus d'un.

Il n'y a qu'à comparer les valeurs des deux pipes et on comprendra bien des choses !