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Opération de charme

C'est l'histoire de la rencontre d'une femme de communication et chef d'entreprise avec un pipier sicilien. Gudrun Pasternak, citoyenne allemande, a l'habitude de passer ses vacances en Sicile, un choix qui n'est pas étranger à l'origine italienne de son époux. Sa curiosité naturelle l'amène à franchir le seuil des ateliers de Salvatore Amorelli dans le village de Caltanissetta.

Imaginez Bernard Tapie en jupe entrant ainsi dans un monde qu'il (elle) ne connaîtrait que très superficiellement, et vous aurez une assez bonne idée de ce qui a bien pu se passer entre l'allemande et le sicilien.

Pipe pour femme n°1
Pipe pour femme Amorelli

Elle lui propose de créer une série de pipes pour femmes. Tope-la !

Une année après, on présente dans une galerie d'art de Düsseldorf (Allemagne), la "Pasternak-Serie" à grand renfort de cocktail, de mannequins et de journalistes.

Salvatore Amorelli bien entouré

Salvatore Amorelli entouré de manequins

On invite le Gotha de la finance et des affaires outre-Rhin pour dévoiler à l'automne 2003 une dizaine de pipes aux fourneaux de tailles réduites, tantôt serties de diamants, tantôt baguées d'or.

Pipe pour femme n°2
Pipe pour femme Amorelli

Ce qui a attiré mon attention est la proportion importante de pipes munies d'un petit couvercle, dans cette série d'une douzaine de modèles. Il sert de support à quelque incrustation précieuse et possède un cordon en forme d'anse pour être manipulé sans souiller les doigts délicats de la fumeuse.

Il semblerait que ce qui a guidé Madame Pasternak dans sa contribution active à la création de ces pipes, est leur réduction à un accessoire. Elle fait jouer à nos bouffardes le même rôle qu'une ceinture, un sac ou une montre. Elle en fait essentiellement un instrument de mise en valeur et fait passer au second rang l'instrument pour fumer du tabac.

Elle en met deux couches : Elle affuble l'accessoire "pipe" du supplément "couvercle".

Pipe pour femme n°3
Pipe pour femme Amorelli

Cette vision est complètement à l'opposé de celle que je vous soumets par une simple photo ici. On voit bien qu'il y a là deux conceptions de la pipes pour Madame : La pipe "à paraître" et la pipe à fumer.

On ne peut pas tenir grief à Salvatore Amorelli de s'être laissé embarqué dans cette aventure : cela valait bien le coup quand on voit les déesses qu'il a eu la chance de côtoyer pour cette opération de charme. Un peu guindées et crispées, certes, mais oh combien avenantes.

Allez, pour finir je vais faire mon naïf : pourquoi a-t-on choisi un cliché sur lequel personne ne daigne mettre sa pipe en bouche ?

Les prix d'entrée de gamme pour ces pipes sont de l'ordre de 400 €.